Au début d'une troisième vague, plusieurs personnes se demandent : « Mais qu'avons-nous appris des deux premières vagues ? Comment se fait-il qu’une autre vague s’abatte sur nous ? N'avons-nous rien compris ? »
La réponse est complexe, laissez-nous l’approfondir un peu. En date d’aujourd’hui, nous disposons de beaucoup d’information sur le coronavirus, responsable de causer la maladie qui a été baptisée COVID-19. Nous connaissons son génome, nous savons que la voie de transmission préférée du coronavirus est le contact rapproché entre deux personnes, à moins de deux mètres. Nous savons également que l'immunité produite par l'infection perdure plusieurs mois. Les médecins ont maintenant entre les mains beaucoup plus d'outils et comprennent mieux les phases de l'infection, ils peuvent donc mieux soigner.
Plusieurs vaccins ont même été développés pour nous aider à combattre le virus. Nous avons également identifié quelques variants qui sont actuellement en circulation au Canada. Pendant une pandémie, il est tout à fait normal et attendu que le virus évolue et que des variants émergent. Mais pourquoi donc sommes-nous encore dans une troisième vague ?
La réponse est très simple : le coronavirus arrêtera de circuler uniquement lorsque suffisamment de personnes dans la communauté seront immunisées, soit par le virus directement ou par le vaccin, point final !
Vous comprenez donc maintenant que l'enjeu principal est l’issue de la course entre deux acteurs bien spécifiques : les variants contre les vaccins. Malheureusement, notre grégarité est un facteur aggravant qui joue contre nous. Nous sommes des êtres humains, nous sommes grégaires, c'est-à-dire qu’il est de notre nature de se réunir, de vivre en groupe, en famille ! Et après plusieurs mois de confinement, de restrictions et d'efforts soutenus sans y voir d’amélioration, notre volonté d'êtres humains fléchie, nous sommes tannés, découragés... Chacun se permettant des petits écarts, chacun dans notre coin. Il n'en faut pas plus à un virus qui a évolué pour devenir plus contagieux pour se répandre dans la communauté. Nous en connaissons beaucoup sur le virus, mais nous en connaissons moins sur l'être humain qui doit subir ce virus et c'est justement notre faiblesse, le maillon faible, c'est là où se trouve l'opportunité pour le virus.
C'est essentiellement pour cette raison que tous les employeurs ou gestionnaires d’immeubles doivent redoubler d’efforts et appliquer un électrochoc à l'ensemble de leurs employés et locataires. Un rappel des mesures sanitaires, des encouragements et incitations à se faire vacciner, des félicitations pour les efforts et le respect des nouvelles règles sanitaires, un certain optimisme à gagner cette course contre la montre.
En tant que gestionnaire, vous avez certainement déployé plusieurs efforts, vous respectez à la lettre les normes de la CNESST qui évoluent aussi pour s’ajuster face à un virus de plus en plus virulent[1].
Vous prenez les dispositions nécessaires de votre côté et tout le monde en est reconnaissant. Il n'en demeure pas moins que même si vous faites des efforts surhumains, c’est maintenant à tous et chacun de faire un dernier effort pour permettre à la vaccination de faire son effet et de freiner la propagation dans la population. La course n’est pas gagnée, c’est un long marathon et nous avons tous mutuellement besoin d’encouragements pour rester motivés jusqu’au fil d’arrivée !
Nathalie Thibault
Microbiologiste agréée et directrice de la formation
ValkarTech
[1] https://www.lapresse.ca/covid-19/2021-04-08/masque-obligatoire-dans-les-milieux-de-travail/il-n-y-a-plus-de-place-pour-l-indiscipline.php