Les 22 juin et 23 août derniers, nous avons eu le plaisir de réunir des panélistes fort intéressants, à Québec et à Montréal, lors de deux conférences portant sur la gestion des stationnements commerciaux à l’ère de la transformation des milieux de travail. Ces échanges nous ont permis d’en apprendre plus sur la manière dont les gestionnaires immobiliers et les exploitants de stationnement peuvent (et doivent) adapter leurs façons de faire aux nouvelles réalités à venir pour satisfaire aux exigences des usagers.
Les panélistes étaient Marc Lamontagne, directeur général d’Indigo, Bruno Godin, directeur général de la Société Parc-Auto du Québec, ainsi que Sam Hamad, vice-président principal de Globatech et président de Logic Control et CT. TECH.
Éric Deblois, directeur principal, location chez Beneva, était l’animateur de ces deux rencontres. J’ai pu m’entretenir avec lui et je présente ici une brève synthèse de ses observations au bénéfice des personnes qui n’ont pu assister à ses événements.
Linda Plante (L.P.) : Considérant les nouveaux besoins d’occupation des immeubles, les modes de gestion des stationnements ont dû beaucoup évoluer dans les dernières années. Qu’est-ce qui ressort de vos échanges dans les grandes lignes?
Éric Deblois (É. D.) : Je dirais que le mot d’ordre aujourd’hui est la FLEXIBILITÉ. Le télétravail a un impact majeur sur la gestion des stationnements en mode mensuel. Les travailleurs ne payeront pas une mensualité pour un espace dont ils ne se servent désormais que quelques fois par semaine. Les exploitants doivent donc s’adapter et intégrer des offres plus flexibles et facilitantes à la journée, à deux ou trois jours par semaine ou à la semaine pour répondre à la nouvelle demande et continuer de rentabiliser leurs espaces de stationnement. La tarification variable en fonction de l’affluence devient aussi envisageable dans une dynamique à la journée, et cela permettra de diversifier l’offre et de la rendre plus attrayante pour davantage d’usagers.
L.P. : Comment optimiser la gestion de la disponibilité des espaces sur une base quotidienne, hebdomadaire et mensuelle?
É. D. : De nouveaux systèmes voient le jour et viennent faciliter le tout. Nos échanges soulignent l’importance de mettre à niveau les systèmes en place pour répondre aux besoins, sinon la gestion des parcs de stationnement s’alourdira. Les nouveaux systèmes de repérage et de réservation en ligne permettront aussi d’optimiser l’usage des espaces, de mieux gérer les pointes et d’éviter les débordements. Ces systèmes prennent déjà de plus en plus de place. Les exploitants n’ont pas le choix de s’ajuster.
L.P. : Existe-t-il d’autres avenues pour assurer l’évolution et maximiser cette source de revenus importante pour un gestionnaire d’immeuble?
É. D. : Certaines voient effectivement le jour et méritent notre attention. Je pense notamment à une nouvelle plateforme numérique dédiée à la location et à la gestion de stationnements, et dont la mission est de simplifier le stationnement pour les automobilistes et de générer des revenus de stationnement pour ceux qui les détiennent. Cette application est en quelque sorte un Airbnb du stationnement. D’un côté, des exploitants, et de l’autre, des usagers à la recherche rapide d’un espace pour utilisation à court terme.
On assiste aussi à la diversification des fonctionnalités comme l’ajout de casiers intelligents ou la conversion en espace de cueillette afin de faciliter la vie des personnes en attente de colis. Certains stationnements sont même utilisés à l’occasion pour des tournages de films.
L.P. : Quelle est la vision quant à l’utilisation des bornes électriques dans le contexte du mode de travail hybride?
É. D. : Elles gagnent en importance et cette tendance ne ralentira pas. On doit prévoir leur ajout, leur opération, leur accessibilité et leur mise à niveau en continu. Les nouvelles plateformes de repérage et de réservation permettront entre autres d’identifier les espaces avec bornes électriques et de réserver ceux-ci lors de nos déplacements. De plus en plus d’applications du genre verront le jour et les exploitants doivent prévoir l’intégration de ces technologies, car les automobilistes les exigeront.
Les bornes de recharge du futur intégreront aussi plus de systèmes bidirectionnels. La recharge bidirectionnelle d’un véhicule vers un édifice est encore en développement dans l’industrie. Ce système permettra de renvoyer de l’énergie emmagasinée dans les voitures afin de fournir à l’édifice de l’énergie qui lui permettra de diminuer la consommation de pointe et ainsi de réduire le coût énergétique du bâtiment.
Les règles d’affaires en ce qui concerne le partage énergétique seront définies dans les normes tarifaires des logiciels de gestion des bornes. Cela pourrait se traduire par une réduction du tarif de stationnement ou encore par une remise sur une charge future ou autre.
En somme, ce n’est qu’un début, et comme dans toutes les sphères de l’immobilier commercial, les propriétaires, les gestionnaires et les exploitants doivent être proactifs, adopter une logique d’amélioration continue de l’offre, gérer en mode évolutif et faire preuve de flexibilité, d’audace, d’ouverture et de créativité afin de continuer à rentabiliser cet important centre de profit.
Plusieurs autres rendez-vous inspirants sont prévus au calendrier de BOMA Québec dans les mois à venir. Consultez régulièrement le site boma-quebec.org pour connaître tous les détails et participez à la discussion.
Au plaisir de vous voir lors d'un événement à venir.
Linda Plante
Présidente